Dans un contexte mondial qui se caractérise par la circulation libre et à grande échelle des marchandises, des individus et surtout de l’information ; une standardisation croissante des produits et des systèmes de production s’établie. Toutefois cette standardisation na pas été accompagnée par une standardisation de la demande et surtout pour les produits agro-alimentaire et agricoles, dont le consommateur est de plus en plus à la recherche des garanties de la qualité et des réponses aux questions d’hygiène et de santé.
Dans le cas très particulier des produits agricoles et agro-alimentaires dont la qualité s’impose comme étant le déterminant majeur de lavictoire, les signes de qualité liée à l’origine sont des dispositifs innovants, basés sur des nouvelles relations entre les producteurs et les consommateurs,qui ont pris place comme alternative possible pour repenser la production agricole et donner réponses à divers questions tel que le développement rural, la valorisation de la diversité sociale et culturel, les modes de consommations, la préservation du patrimoine régional…
De même, ce contexte afait émerger un environnement concurrentiel très hostile dont la compétitivité devient un impératif incontournable pour la survie.Les produits des pays émergents ne peuvent pas concurrencer la production en masse des firmes multinationales, les produits de terroir bénéficiant de signes de qualité liée à l’origine, représentent un moyen poursécuriser ou même accroitre la part du marché. Plusieurs pays ont eu des expériences réussies dans ce domaine.
Toutefois et malgré les divers efforts consacrés par notre pays pour la promotiondes signes de qualité liée à l’origine des produits agricoles (AOC, IP), et les utiliser comme moyen de développement régionale et sectoriel, les résultats semblent en deçà des objectifs(constat pratique).
Les signes de qualité liée à l’origine font partie d’un système quise base sur l’engagement conjoint de l’État et des professionnels (agriculteurs, transformateurs, distributeurs),se système repose sur trois principes :
- L’engagement volontaire des professionnels : les professionnels s’engagent volontairement, d’une façon individuelle ou collective, dans la mise en place et le suivi d’une démarche qualité
- La définition claire de la qualité : la qualité du produit, ces spécificités et même les caractéristiques de son milieux de production et les techniques de sa production sont clairement définies et décrites dans un document sous la forme d’un cahier des charges qui doit être élaboré par des professionnels et validé par les pouvoirs publics.
- Des contrôles réguliers sont exercés par un organisme public ou privé accrédité et agrée (organisme certificateur).
Ce système englobe trois groupes de signes :
- Signes de qualité liée à l’origine géographique ou à la tradition : AOP, AOC, IP, IGP et STG,
- – Signes réservés à un mode de production et de transformation naturel : AB,
- – Signes de qualité garantissant une qualité supérieure ou spécifique :
Label et Certification de conformité.
En ce qui concerne les signes de qualité liée à l’origine, objet de cette étude, le concept est développé pour la première fois par les Français, il s’agit d’un ensemble de démarches qui garantissent que des produits ou des services répondent à des caractéristiques particulières et contrôlées. Leur première apparence date du 20èmesiècle avec l’apparence des premiers textes de loi d’origine française, le vins est le premier produit ayant eu un signe de qualité liée à l’origine suivie des fromages qui ont devenus au fil du temps les premiers bénéficiaires des signes de reconnaissance de la qualité liée à l’origine, après on trouve les fruits.
Ces signes de qualité ont eu leurs définitions et leurs significations dans les textes de loi. D’après la législation mondiale, ces signes de qualité liés à l’origine sont de nombre de cinq, en effet, outre le label rouge, on trouve :
- AOC « les appellations d’origine contrôlée »: ce signe désigne que les caractéristiques du produit découlent de son origine géographique, et établit donc un lien intime entre le produit et le terroir,c’est aussi le signe de qualité le plus ancien, ces premières formalisations législatives datent de 1905 et elles sont de nationalité française.
- AOP« Appellation d’Origine Protégée »:Créée en 1992, l’AOP est l’équivalent européen de l’AOC pour tous les autres produits que le vin. Elle protège le nom d’un produit dont la production, la transformation et l’élaboration doivent avoir lieu dans une aire géographique déterminée avec un savoir-faire reconnu et constaté.
- IGP « Indication Géographique Protégée »: désigne un produit issu d’une zone géographique dont une quantité déterminée, la réputation ou d’autres caractéristiques sont attribuées à cette origine précise. L’IGP existe depuis 1992. L’IGP s’applique aux produits agricoles et alimentaires, autres que les vins et spiritueux.
- STG « Spécialité Traditionnelle Garantie » : La STG permet de protéger des dénominations de produits à caractère traditionnel qui ne présentent pas de lien avec leur origine géographique. Le produit doit soit être fabriqué à partir de matières premières traditionnelles, soit présenter une composition traditionnelle ou un mode de production traditionnel. Ce signe de qualité n’est aujourd’hui pas vraiment répandu. C’est la Belgique qui totalise le plus de produits sous STG avec les bières traditionnelles, fabriquées selon un procédé traditionnel qui n’a pas changé avec le temps.
Dans le cas de la Tunisie, qui est un pays méditerranéen à très longue tradition agricole et d’élevage, il dispose d’une large gamme de produits de qualité spécifique liée à la nature au climat et aux techniques culturales, c’est-à-dire au terroir. Certains de ces produits bénéficient de notoriété locale d’autre bénéficient d’une notoriété plus importante allant de niveau régional au national et même internationale.
L’historique des signe de qualité liée à l’origine en Tunisie est loin dans le temps, elle date des premiers accords que la Tunisie a fait pour la protection de la propriété intellectuelle et pour l’adhésion aux accords de commerce et de la concurrence mondiale,en effet le premier texte de loi signé par les autorités tunisiennes en matière des indication de provenance date du 1884 (convention de paris). Les vins ont été les premiers produits tunisiens à bénéficier de signe officiel de qualité liée à l’origine (AOC) et ce depuis les années soixante-dix
En ce qui concerne les produits agricoles frais, y compris les fruits,le cadre juridique tunisien en matière des signes de qualité liée à l’origine des produits agricoles frais date de 1999.
Les fruits frais occupent la première place en Tunisie matière de nombre de produits frais labellisés, on compte jusqu’à présent,trois Indications de Provenance (IP) et une appellation d’origine contrôlée (AOC) qui ont été officiellement reconnues, l’indication de provenance Grenade de Gabès, l’indication de provenance Pomme de Sbiba en 2009 et l’indication de provenance Deglet nour Tunisienne en 2012 et une seule appellation d’origine contrôlée (AOC) Figue de Djebba en 2012.
D’autre projet de labellisation de la qualité spécifique de fruits frais sont encours tel-que la grenade de Testour, les figues de Barbarie de Zelfene, les figues de barbarie de Bouargoub, la maltaise du Cap-bon, les cerises de Bargou, les figues de Kesra…